En quoi a consisté le projet « Stratégies d’expansion des compagnies aériennes, analyse des Réseaux et prévisions de l’évolution » qui s’est déroulé de septembre 2014 à juin 2016 ? Quel était son objectif ?

Notre projet avait pour objectif de construire des indicateurs afin d’étudier les différents types de réseaux des compagnies aériennes. Nous avons utilisé la théorie des graphes et des techniques d’économétrie, ce qui est innovant dans ce contexte. Nous avons constaté que certaines compagnies aériennes privilégient des systèmes « hub and spoke » ou réseau en étoile pendant que d’autres optent pour une dynamique de réseau « point-to-point ».

Dans le cadre de cette première étude, nous avons étudié tous les vols aux Etats-Unis pendant la période 2005-2015. Contrairement aux structures observées dans le passé, nous avons constaté qu’il existe des compagnies « low cost » avec des structures en étoile et des compagnies classiques avec des structures « point-to-point ». Cela pourrait indiquer une convergence de modèle de management entre les deux types de compagnies aériennes. Néanmoins nous observons qu’il existe toujours des différences significatives dans leurs réseaux. En particulier les compagnies « low cost » présentent une résilience plus élevée que le reste des compagnies aériennes.

Avec nos indicateurs, nous pouvons maintenant mesurer l’évolution des réseaux des compagnies aériennes de transport de passagers, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Qui sont vos partenaires ?

Nous travaillons en étroite collaboration avec l’ENAC (École Nationale de l’Aviation Civile), plus particulièrement avec Chantal Latgé-Roucolle, chercheure en économie du transport aérien au sein du Laboratoire d’Economie et d’Econométrie de l’Aérien (LEEA) de l’ENAC. Grâce à ce partenariat, nous avons pu accéder à la base de données OAG (Official Airlines Guidelines) utilisée dans cette étude.

Quels ont été les moyens supplémentaires apportés par le projet ?

Le soutien de la Région Occitanie nous a permis d’engager une doctorante, Tatiana Seregina, à plein temps pendant un an. Nous avons également pu mettre en place une coopération solide et pérenne avec l’ENAC, avec une synergie de compétences scientifiques entre TBS, l’ENAC, et un apport de compétences nouvelles avec notre post-doctorante.

Quelles sont les applications de cette recherche?

Ces recherches ont plusieurs applications au bénéfice des compagnies aériennes, des constructeurs et des aéroports. D’une part, elles vont nous permettre d’étudier les réseaux les plus avantageux pour les compagnies aériennes ; ce qui implique que certains constructeurs aéronautiques vont pouvoir adapter leur production au développement de ces réseaux. Nous pouvons ainsi nous demander si la production d’avions va devoir s’ajuster à des hubs avec des avions de grande capacité ou bien produire des avions plus réduits pour des vols régionaux. D’autre part, ce type d’analyse va également nous permettre de prédire l’ouverture des nouvelles routes depuis l’Aéroport de Toulouse, par exemple.

Quelles sont les nouvelles perspectives pour cette recherche ?

Pour la période 2017-2019, nous avons un nouveau projet de recherche : « Réseau des compagnies aériennes : quelles évolutions régionales dans un contexte de dérèglementation », appelé RECA. Nous partons de la base des indicateurs consolidés lors de notre projet « Stratégies d’expansion des compagnies aériennes, analyse des Réseaux et prévisions de l’évolution » et analysons l’impact de ces données sur le profit des compagnies aériennes, mais aussi sur les accords Open Sky. Il visera également à analyser les choix des comportements stratégiques des compagnies aériennes sur le développement de leurs réseaux. Il prendra en compte les problématiques d’entrée sur un marché dans un contexte d’étude dynamique, en faisant appel aux outils économiques de la théorie des jeux.

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