Neuvième au classement des écoles de commerce du Figaro Étudiant, Toulouse Business School accueille actuellement ses derniers admissibles issus de prépa. Présent lors de ces oraux, Le Figaro Étudiant en a profité pour interroger Isabelle Assassi, directrice du programme grande école de l’établissement.

Le Figaro Étudiant: Les oraux d’admission des prépas touchent à leur fin à TBS. Quel bilan tirez-vous de cette session 2017?

Isabelle Assassi: C’était un bon cru! Cette année, nous avons observé une tendance qui nous convient très bien: les admissibles à HEC, qui sont donc souvent admissibles dans toutes les autres écoles, ne viennent plus passer les oraux chez nous. Avant, ils venaient s’entraîner à Toulouse - ce n’est plus le cas, et nous en sommes très contents. Cela fait gagner du temps à tout le monde, à eux et à nous! De manière générale, j’ai l’impression que les jeunes passent les oraux dans l’école de leurs rêves et les cinq ou six écoles qui suivent dans les classements. Ils font moins le «tour de France des oraux» qu’avant.

De plus en plus de places sont offertes aux admis sur titre (AST). Pensez-vous que le modèle des classes préparatoires risque de peu à peu disparaître?

Personnellement, je crois dur comme fer en l’avenir des prépas. Les élèves qui en sortent sont très bien formés. Ils possèdent de solides méthodes de travail et font preuve d’une volonté sans faille. Mais certains jeunes partent dès la fin de la première année de prépa pour rentrer en deuxième année de licence et ensuite accéder aux admissions sur titre (AST), ou partent en licence au lieu de cuber... Car le nombre de places ouverte aux AST explose. Il faut que nous, grandes écoles, réfléchissions à cette révolution à venir. Si les écoles les plus prestigieuses augmentent leur nombre d’étudiants tous azimuts, que restera-t-il aux autres établissements? Et combien de diplômés pouvons nous envoyer sur le marché du travail? Jusqu’où allons nous aller?

Certains élèves sortant de prépa semblent atteint d’une forme de blues en entrant en école de management. Comment résoudre ce problème?

C’est un problème que je prends très au sérieux. J’en parle d’ailleurs aux admissibles au début de leur journée d’oraux, en les incitant, s’ils sont admis à TBS, à profiter de nos nombreux doubles diplômes. Par ailleurs, un groupe de travail informel sur le continum prépa-école a été créé il y a quelques mois. L’une de leurs pistes est de mettre en place un stage obligatoire entre la première et la deuxième année de prépa. Il faudrait évidemment raccourcir un peu la première année pour que les élèves puissent avoir des vacances et se reposer. Ce n’est pas évident, mais c’est un projet que je soutiens à 200%.

À la rentrée 2018, les frais de scolarité tourneront autour de 34.000 euros 

Isabelle Assassi

Lors de votre discours aux admissibles, vous avez également mentionné le fait que la maquette pédagogique de TBS allait évoluer...

À la rentrée 2019, les spécialités passeront de la deuxième à la troisième année, ce qui implique de tout changer! Le tronc commun sera mieux réparti en première année et au premier semestre de la deuxième année. Le deuxième semestre du M1 deviendra un semestre d’ouverture. À part quelques élèves - les alternants par exemple - qui resteront à Toulouse, les autres partiront à l’étranger pour suivre des cours en dehors du domaine de la gestion, soit sur un de nos campus (Casablanca, Londres, Barcelone), soit dans l’une de nos 109 universités partenaires. Le but est d’intéresser nos élèves aux sciences humaines. Je veux qu’ils se posent des questions!

Ce sera aussi l’occasion de modifier nos méthodes pédagogiques. Moins de power-points, moins de cours magistraux, plus de learning by doing et de semaines thématiques sans cours! Enfin, nous mettrons en place en dernière année des Masters of Science, qui seront des diplômes d’établissement et qui viendront s’ajouter au diplôme grade master que nous délivrons déjà. Il s’agit d’une demande de nos étudiants, qui trouvaient que leurs spécialités n’étaient pas assez mises en valeur dans leur diplôme, ce qui leur posait notamment problème à l’étranger.

Cette évolution sera-t-elle accompagnée d’une hausse des frais de scolarité?

Les frais de scolarité du programme grande école vont effectivement augmenter, mais cette hausse n’est absolument pas liée à la réforme de notre maquette. Aujourd’hui, les étudiants doivent débourser un peu plus de 32.000 euros pour les trois ans du programme grande école. À la rentrée 2018, les frais tourneront autour de 34.000 euros, ce qui nous laisse encore derrière la plupart des autres grandes écoles de notre niveau!Pendant des années, nous avons été plus que raisonnables. Aujourd’hui, nous voulons nous donner les moyens de nos ambitions et accompagner notre croissance, toujours en restant raisonnables. Nous essayons de ne pas trop appuyer sur la pédale...